Le cabinet Infhotep a fait la synthèse des 60 pages du rapport remis la semaine dernière à la ministre du travail par Bruno Mettling, DRH d’Orange, qui accompagné de 13 experts et d’une trentaine de témoins a étudié l’impact de la transformation numérique sur le travail et les actions pour réussir cette mutation en France.

Le premier constat signifiant est celui de la vitesse de cette transformation numérique et de son accélération inéluctable et disruptive qui dépasse le seul phénomène technologique pour envahir l’organisation et le management.

Les 6 impacts majeurs de la transformation numérique au travail

1 – La propagation massive de nouveaux logiciels et appareils numériques dans le cadre professionnel.

2 – La forte mutation des métiers et des compétences (premiers impactés : vente, marketing, systèmes d’information) qui touchera prés de la moitié des métiers.

3 – L’augmentation de la charge et de l’intensité du travail, spécifiquement pour les cadres.

4 – La création et le développement de nouveaux modèles d’organisation du travail : home office, nouveaux collectifs professionnels, autonomie, mode projet, …

5 – La remise en question du type « Command & Control management » au sens stricte avec l’apparition de nouvelles compétences managériales comme la transversalité, la gestion agiles d’équipes temporaires, le management à distance, l’animation de communautés, le management de l’innovation).

6- La multiplication de nouvelles formes de travail hors salariat.

Les 6 pistes d’actions pour faire de cette transformation numérique une opportunité

1 – Développer l’éducation numérique par la formation initiale et continue.

2 – Mettre en place des dispositifs de professionnalisation et des passerelles entre les métiers.

3 – Faire évoluer le cadre juridique et fiscal du travail. Le rapport met en exergue que la seule mesure du temps de travail ne suffit plus et qu’il est aujourd’hui essentiel de « se doter de dispositifs de mesure et de suivi de la charge de travail ».

Le document accorde ensuite une part importante de sa réflexion sur la prise en compte des nouvelles formes de travail. Il rappelle à  titre d’illustration que le nombre de freelances aurait augmenté de 85% entre 2004 et 2013.

Le numérique pose également la question de la gouvernance des données personnelles qui sont sources de risques d’usages masqués, voire frauduleux, et de non-respect de la vie privée.

4 – Mettre à profit la transformation numérique au service de la qualité de vie au travail. En terme de connexion, il s’agit d’inclure systématiquement le paramètre numérique dans la mesure et la prévention des risques professionnels ( notamment digital stress et FOMO

Sur le champ de l’espace de travail, le rapport insiste sur le lien étroit entre culture numérique et réaménagement des locaux et de l’environnement de travail. Il s’agit de reconfigurer les locaux de l’entreprise « en misant sur la convivialité et la modularité des espaces, afin qu’ils s’adaptent aux besoins des équipes. »  La fin de l’Open Space ?

5 – Mettre en place des logiques de co-construction et de co-innovation. Cela passe bien-sûr par l’instauration d’un management plus participatif et d’une ouverture de l’entreprise à son écosystème.

6 – Poursuivre la réflexion afin de comprendre et d’anticiper les enjeux de la transformation numérique, en lançant des études prospectives sur l’évaluation de la mutation du travail par chaque branche professionnelle, sur les effets et les dispositifs d’encadrement du déport du travail sur les clients (travail passif et non rémunéré) et sur l’extension des relations sociales au territoire de l’entreprise étendue.

La transformation numérique ou la 3ème Grande Révolution en marche !

Rapport « Transformation numérique et vie au travail » en consultation ici

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